
Cette semaine je voudrais aborder le sujet des produits cosmétiques sous un angle plus large. J’ai eu l’idée de cet épisode suite à la lecture blog « Regard sur les cosmétiques »* de Laurence Coiffard professeur de Pharmacie galénique et cosmétologie et Céline Couteau maitre de conférences de pharmacie galénique et cosmétologie (la pharmacie galénique est la science et l’art de préparer un principe actif pour le rendre administrable au patient sous une forme qualifiée de galénique. Le principe actif désigne une substance chimique et active bénéfique ou nocive**) en parallèle de ma visite sur le salon professionnel Natexpo qui regroupe les acteurs du Bio.
Notre objectif était de trouver des marques cosmétiques pour notre espace Clean Beauty afin de vous proposer une sélection de produits cosmétiques pour vos rituels beautés. En traversant les allées, nous avons pu découvrir l’univers des différentes marques et nous avons échangé avec les créateurs et fabricants dont l’univers était en ligne avec ce que nous avons envie de vous proposer c’est-à-dire des produits du quotidien qui font partie d’un art du soin du corps tout en faisant le choix d’une consommation éclairée et respectueuse de l’humain et de la nature.
Ainsi, cette semaine, je vous invite à prendre quelques minutes de réflexion sur les produits cosmétiques de votre armoire à beauté.
Qu’est-ce qu’un produit cosmétique ?
La définition officielle et européenne des produits cosmétiques est la suivante, je cite*** “Un produit cosmétique est une « substance ou un mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (l’épiderme, les systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles”.
Sont donc concernés les crèmes, sérum, produit d’hygiène, maquillage, parfum etc.
La cosmétique n’est donc pas un médicament. Elle n’est pas thérapeutique, elle ne soigne pas.
Par ailleurs, ne sont pas concernés, les produits destinés à être ingérés hydrolats (en usage interne) et les compléments alimentaires à visée esthétique qui sont des denrées alimentaires.
Pour compléter la définition, je trouve la définition de Laurence Coiffard et Céline Couteau dans leur article « Les cosmétiques, entre peur irraisonnée et confiance béate » publié dans le magazine science et pseudo science, on peut également définir un produit cosmétique « comme la somme des actifs ingrédients responsables de l’activité cosmétiques revendiquée […] des additifs substances destinées à assurer la conservation du produit et à améliorer ses caractères organoleptiques relatifs au sens et des excipients permettant d’obtenir la forme galénique l’excipient universel étant l’eau. »
La cosmétique n’est pas donc pas un médicament ni un traitement. Je la qualifierais plus comme un allié.
Un allié qu’il faut bien choisir
A travers le temps, les standards de beauté ont évolué entrainant parfois l’usage de produits bien que naturels, toxiques pour le corps car élaborés à base de plomb ou de mercure.
Depuis le début du XXème siècle, une prise de conscience sur les risques potentiels des produits cosmétiques a été de plus en plus présente.
Défaut de contrôle qualité, allégations mensongères, débats sur des substances potentiellement toxiques, ingrédients allergènes ont été relayés par les médias. La quantité d’information est en constante augmentations mais malheureusement nombre d’entre elles sont partiellement disponibles, sorties de leur contexte dans le seul but d’attirer l’attention sur le media. Cette exposition à l’information a contribué à faire naitre au 21eme siècle une peur et une méfiance accrue envers les cosmétiques.
En réponse, la tendance au DIY (faire soi-même) s’est développée sur la base de cette envie de maitriser les ingrédients utilisés dans la composition des cosmétiques. Pratique qui n’est pas sans effets délétères notamment en cas de mauvaise usage notamment des huiles essentielles car très concentrées en principes actifs, elles peuvent entrainer des effets secondaires à moyen long terme.
Autre tendance née de cette méfiance, la croissance de la demande de produits naturels et du bio. Dans le baromètre de consommation et de perceptions des produits biologiques en France publiée en janvier 2019, le critère de consommation du bio est le besoin de se rassurer pour 41% des interrogés et la peur pour 15%.
Cette tendance a été évidemment identifiée par l’industrie de grande consommation au sens large et nous avons vu fleurir des pratiques qui relèvent plus du greenwashing que d’un réel virage.
Ce à quoi s’ajoutent les débats sur les labels qui viennent ajouter des incertitudes pour opérer nos propres choix.
Ainsi de plus en plus acteurs dans notre consommation, nous voici face à une large offre et des débats sur lesquels nous n’avons aucune expertise.
Personnellement, bien que le système ne soit pas parfait, je me réjouis que nous reprenions la place d’acteurs de notre consommation, conscients de l’impact de nos comportements et choix sur notre propre santé et sur l’environnement.
Le produit cosmétique, un allié dans une démarche plus globale.
Historiquement, si je me focalise sur l’Europe de l’Ouest, notre tradition cosmétique est héritée de nos ancêtres grecs et romains.
La philosophie en Grèce était celle d’une tête bien faite dans un corps sain. L’idée étant de cultiver à la fois la connaissance et la capacité de réflexion tout en sculptant son corps par l’activité physique et en utilisant des produits de la nature pour gommer ce qui apparait déjà à cette époque comme disgracieux notamment les poils. L’apparence était autant une affaire d’homme que de femme.
Ensuite, les Romains se passionnent pour les cosmétiques qu’ils associent à l’art d’aimer. L’hygiène a pour objectif de ne pas gêner les autres avec nos odeurs corporelles et de mettre en valeur les atours de séduction que ce soit chez les hommes ou les femmes. L’intérêt de l’hygiène pour la santé sera établi au XIXème siècle.
Ainsi, la cosmétique s’inscrit traditionnellement dans un art qui implique un état d’esprit, des usages, et l’intérêt ne réside alors pas seulement dans le produit en lui-même.
L’art de l’embellissement en toute liberté, le regard sur soi
Pour aller plus loin, je vous invite à vous interroger sur votre rapport à la cosmétique et à l’embellissement en poussant la réflexion sur les ressorts de vos motivations.
Etes vous à la recherche d’un corps sain et gracieux en vous apportant des soins tout en vous appréciant tel que vous êtes au naturel ? L’idée est-elle de de vous proposer de prendre soin de vous tout en vous respectant et sans oublier de vous faire plaisir ?
Ou vous sentez vous sous pression d’un standard qui exclut ou ridiculise celles et ceux qui ne l’atteignent pas ? Pensez-vous que celles et ceux qui l’atteignent sont plus heureux ? “Mieux acceptés” ?
Evidemment, je ne porte aucun jugement de valeur la voie que vous suivez. En revanche, ma conviction est que la première approche laisse la place à votre liberté et que le temps est votre allié alors que dans la deuxième approche nous contraint et fait du temps notre ennemi. Cela peut nous conduire à ressentir un sentiment d’urgence, à se laisser influencer par des discours de « pilule magique », de recette miracle ou encore de méthode “express” qui ont souvent plus d’effets néfastes et des effets peu durables.
Lorsque nous avons créé Les Exponentielles avec Lucie, nous étions convaincues – et nous le sommes toujours ! – que lorsque nous sommes claires avec notre motivation réelle et nos pensées, nous avons plus de facilité à faire des choix, à trouver les bonnes informations ou encore à s’engager dans des processus qui permettent de créer pour nous-mêmes des résultats durables.
Si vous avez envie d’aborder votre apparence dans une envie d’une tête bien faite dans un corps sain, si vous êtes animées par une envie de prendre soin de votre corps et de laisser de la place à plus de sensorialité alors j’aime à penser que vous trouverez dans nos programmes et nos sélections produits des alliés pour mettre en œuvre vos envies avec plus de sérénité et de manière durable.
Bon week-end !